«ROCHES ÉDUENNES»
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Ah ! C'est là qu' entouré d' un rempart de verdure,
d' un horizon borné qui suffit à mes yeux,
J' aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature
À n' entendre que l' onde, à ne voir que les cieux.
Alphonse de Lamartine, Le Vallon.
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C' est en repassant dans tes pas en quête de muse
Qu' au chant des oiseaux subitement je fus sourd,
Qu' une vision qui me tarabustait tous ces jours
Se révéla, précise, sans artifice ni ruse.
Immobile je refis de la main le portrait
De ces caresses que l'on donne aux matins câlins.
Une épaule mordorée par le pampre de la vigne
Puis une gorge gracile, d' une courbe douce, au galbe du cygne;
Menant au ciel suprême d' un fascinant tétin
Couronnant toute la rondeur de ce sein parfait.
Le rai incident, captif du cristal de roche, s'irise
En montrant le chemin vers d'autres ondulations
Qui renforcent le mirage, poussent notre exaltation
Ce ventre, touche ultime, engendre la surprise.
Là, nature nue, gît une femme en forme de collines !
L' as-tu perçu, tant dans les brumes de septembre
Que dans l' éclat du réveil de mai, LAMARTINE,
S'est elle révélée à toi ? Est-ce le Tendre
Cet espace que nous aimons pour y voir en grès
Sculptée dans la Roche, les formes de l' être adoré ?
La vision souvent sur ces lieux m' attira
Aujourd' hui, sous la pluie sera-t-elle là ?
Et œil mi-clos, se laissera-telle admirer ?
il fermé, qui des deux, fossile ou animé
Remplira ma vision, laissant réalité
Et rêve confondus, intimement mélangés ?
Oh... Poète dis moi que ce n'est point folie,
Dis moi que l'amour est seul dans ma rêverie.
δρ - novembre 2005.
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